ECONOMIE

ABF2025: Les normes africaines harmonisées pour améliorer la compétitivité.


Lors du 8ème Forum africain des affaires qui s’est ouvert lundi 17 février 2025 à Addis Abeba, les discussions ont porté sur la durabilité et le respect des normes dans diverses industries. Les experts ont étudié comment les normes africaines harmonisées peuvent améliorer la compétitivité, rationaliser les processus de conformité et combler les lacunes en matière d’infrastructure de qualité.
L’Amb. Albert Mudenda Muchanga, Commissaire au développement économique de la Commission de l’Union africaine, a souligné comment la politique de qualité de l’Afrique, adoptée par l’Assemblée de l’UA, pouvait améliorer la compétitivité du continent et l’accès aux marchés régionaux et internationaux.

L’ambassadeur Albert Mudenda Muchanga

Prenant la parole au forum, M. Hervé Lado, qui dirige le centre régional africain du Pacte mondial des Nations Unies, a discuté de la façon dont le Pacte mondial est passé de 40 entreprises initiales à 20 000 entreprises dans le monde, dont 1 200 en Afrique. « Cette expansion en fait la plus grande initiative de durabilité des entreprises au monde », a-t-il déclaré. Lado a souligné l’importance des valeurs pour apporter la réputation, l’innovation et la compétitivité aux entreprises.

M.Herve LADO

M. Hermogène Nsengimana, secrétaire général de l’Organisation africaine de normalisation (ARSO) a donné un exemple convaincant de l’impact des normes sur le commerce. Il a noté que le Maroc, le deuxième producteur d’engrais à base de phosphate, faisait face à des difficultés dans le commerce en Afrique de l’Est en raison de normes différentes. Depuis que le Maroc a rejoint l’Organisation africaine de normalisation (ARSO) et a adopté les normes africaines, le pays a commencé à investir massivement dans la production d’engrais en Afrique de l’Est.

M.Hermogène Nsengimana

Mme Serah Makka a souligné le rôle important des jeunes africains dans la lutte contre les normes et le fossé technologique. « En tant que natifs du numérique, les jeunes africains acceptent facilement les interventions numériques, ce qui en fait des acteurs clés du progrès technologique. D’ici 2050, environ 750 000 jeunes entreront sur le marché du travail chaque année. Toutefois, le financement demeure un obstacle majeur. Mme Makka a appelé le secteur privé, les gouvernements et les MSME à investir pour aider les jeunes à stimuler les progrès technologiques et à combler le fossé numérique.

Mme Sarah Makka

M. Debo Akande a souligné le segment en amont souvent négligé de l’agriculture, qui inclut la production. Il a souligné que les problèmes au niveau de la production pouvaient entraver toute la chaîne de valeur, ce qui a un impact sur la consommation locale et le commerce mondial. Les recherches montrent que les soi-disant petits agriculteurs africains sont, en réalité, des micro-agriculteurs selon les normes mondiales. M. Akande a suggéré un changement de paradigme vers la consolidation des exploitations agricoles et l’utilisation des technologies et des innovations existantes pour soutenir les petits exploitants et renforcer la compétitivité.

Dr.Debo Akande

La Dre Sylvia Vito a insisté sur des progrès importants dans la fabrication pharmaceutique en Afrique. Elle a souligné que si une grande partie de la conversation autour des médicaments en Afrique se concentre sur les importations, il y a un secteur en croissance sur le continent lui-même, en particulier en Égypte et en Afrique du Sud. L’un des grands défis réside dans l’absence de marchés garantis. M. Vito a appelé à une plus grande collaboration avec les gouvernements pour garantir les marchés, investir dans les normes et l’harmonisation réglementaire et soutenir la production locale. Elle a également mentionné le travail révolutionnaire dans l’espace VIH avec une molécule appelée Capavir, qui empêche la transmission à 100 % du VIH, et le potentiel de rendre la prévention du VIH plus abordable.

La Dre Sylvia VITO

Africa Business Forum 2025 a souligné l’importance de l’harmonisation des normes et des innovations technologiques pour libérer les chaînes de valeur africaines pour les marchés locaux et mondiaux. En comblant les lacunes en matière d’infrastructure de qualité et en promouvant la durabilité, l’Afrique peut renforcer sa compétitivité et stimuler le développement socioéconomique.

Le Gabon représenté au Forum des Entreprises Africaines par le Vice -Premier Ministre , M. Alexandre Barron CHAMBRIER, en lieu et place du Président Brice Clotaire Oligui Nguema.

Intervenant au sein du panel présidentiel, le représentant gabonais a échangé sur des enjeux majeurs pour l’avenir du continent, notamment la mise en œuvre effective de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), la valorisation des zones d’investissement spéciales, ainsi que la mobilisation de financements innovants pour soutenir le développement de l’Afrique.

Dans cette perspective, il est essentiel d’adopter une vision de long terme, basée sur la création de chaînes de valeur régionales indispensables à l’industrialisation de secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’énergie, la pêche, l’agro-industrie, les mines et la pharmaceutique. “C’est en renforçant ces filières que nous bâtirons une économie plus intégrée, plus résiliente et porteuse de prospérité pour l’ensemble du continent.“, a indiqué M.Chambrier.

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