Le FMI conclut avec la Côte d’Ivoire un Accord de 438,3 Milliards de FCFA.
Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Olaf Unteroberdoerster, a tenu des discussions avec les autorités ivoiriennes du 24 mars au 9 avril sur l’état d’avancement du programme économique et financier des autorités appuyé par le mécanisme élargi de crédit (MEDC) et la facilité élargie de crédit (FEC), ainsi que du programme de réformes climatiques appuyé par la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). L’accord MEDC/FEC pour un montant de 2,6 milliards de DTS (environ 3,5 milliards de dollars) et l’accord au titre de la FRD pour un montant de 975,6 millions de DTS (environ 1,3 milliard de dollars) ont été approuvés par le Conseil d’Administration du FMI respectivement le 24 mai 2023 et le 15 mars 2024. À l’issue de la mission, M. Unteroberdoerster a fait la déclaration suivante :
À l’issue de discussions constructives avec les autorités ivoiriennes, j’ai le plaisir d’annoncer que nous sommes parvenus à un accord au niveau des services sur toutes les politiques et mesures de réforme conformes aux objectifs des programmes. Les résultats obtenus dans le cadre des deux programmes sont restés satisfaisants et nous nous sommes accordés sur les mesures et les réformes structurelles à mettre en œuvre. En ce qui concerne le MEDC/FEC, l’objectif d’un déficit budgétaire de 3 % du PIB en 2025 est maintenu, conformément à la norme de déficit de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Un accord a également été conclu sur les mesures de réforme structurelle visant à renforcer davantage la mobilisation des recettes intérieures, la gestion des finances publiques et la gouvernance, pérennisant ainsi les gains de la consolidation budgétaire à moyen terme.
S’agissant de la FRD, les discussions ont porté principalement sur les étapes à suivre pour mettre en œuvre en temps utile les mesures de réforme prévues pour le reste de l’année 2025 et pour 2026. Les mesures abordent la taxonomie de transition climatique associé à un cadre de divulgation pour stimuler l’investissement privé vert, le système d’alerte précoce aux catastrophes naturelles, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et l’intégration du climat dans la gestion des finances publiques.
L’économie de la Côte d’Ivoire demeure résiliente, et la croissance devrait s’accélérer en 2025 à plus de 6%, en partie grâce à un rebond de la production agricole, à des termes de l’échange favorables et à une croissance robuste dans les secteurs des hydrocarbures et des mines, ainsi que dans les services. La hausse des cours internationaux du cacao et la baisse des cours du pétrole devraient contribuer à une réduction du déficit courant extérieur, qui deviendra inférieur à 4 % du PIB en 2025.
La continuation de la mise en œuvre résolue de la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme favorisera la poursuite du rééquilibrage budgétaire axé principalement sur les recettes, le déficit budgétaire devrait ainsi être réduit de 1 point de pourcentage pour s’établir à 3 % du PIB en 2025, ce qui souligne l’attachement de réaliser la norme communautaire de l’UEMOA sur le déficit budgétaire global. Les perspectives à moyen terme demeurent favorables. La croissance devrait atteindre 6,5 % en moyenne sur la période 2026-30, tandis que l’inflation resterait inférieure à 3 % en 2025. Les risques pesant sur les perspectives restent globalement équilibrés dans un contexte d’incertitude inhabituellement élevée au niveau mondial.
Pour 2026 et au-delà, la poursuite des efforts vigoureux de mobilisation des recettes intérieures dans le cadre de la stratégie globale de mobilisation des recettes à moyen terme (SRMT) du Gouvernement créera un espace budgétaire suffisant pour financer les investissements prioritaires dans les infrastructures et les programmes sociaux qui sous-tendent les ambitieux plans de développement de la Côte d’Ivoire, tout en respectant la norme de déficit budgétaire de l’UEMOA. Une gestion prudente des finances publiques et de la dette contribuera également à maintenir un risque modéré de surendettement pour la dette publique et extérieure. Le succès remporté récemment par l’émission d’euro-obligations libellées en dollars et en francs CFA souligne la confiance des marchés financiers internationaux sur les bienfaits d’une gestion macroéconomique prudente, qui fait de la Côte d’Ivoire un point d’ancrage de la stabilité régionale.
L’équipe du FMI s’est entretenue avec Son Excellence M. Tiémoko Meyliet Koné, Vice-Président de la République ; Son Excellence Robert Beugré Mambé, Premier Ministre ; Mme Nialé Kaba, Ministre de l’Économie, du Plan et du Développement ; M. Adama Coulibaly, Ministre des Finances et du Budget ; M. Sangafowa Coulibaly, Ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie ; M. Moussa Sanogo, Ministre du Patrimoine, du Portefeuille de l’État et des Entreprises Publiques, et des hauts fonctionnaires du Gouvernement et de la BCEAO, et représentants des milieux d’affaires et des bailleurs de fonds.
Source: FMI