COOPERATION

CEMAC: 21e Session du Copil du PREF-CEMAC à Brazzaville.

« La croissance dans la zone CEMAC est de retour, mais reste fragile », affirme Christian Yoka.

Vendredi 11 avril 2025, au siège national de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), à Brazzaville (République du Congo), le Comité de pilotage (COPIL) du Programme des réformes économiques et financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (PREF-CEMAC) a tenu sa 21ème session ordinaire. 

Les travaux de cette session, qui ont eu lieu en présentiel et par visioconférence, ont été présidés par le Ministre congolais des Finances, du Budget et du Portefeuille Public (MFBPP), Christian Yoka. Ils ont connu la participation du Gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui.

Parmi les huit points inscrits à l’ordre du jour, figuraient « L’examen et adoption du projet de matrice révisée du PREF-CEMAC, inscrite au point 3 relatif à la mise en œuvre des décisions et résolutions du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la CEMAC du 16 décembre 2024 et des mesures additionnelles de relance économique de la sous-région » ; «  Le point sur l’opérationnalisation du marché financier unifié » ; et « Le traitement du reliquat de l’enveloppe mise à la disposition des Etats par la BEAC, à travers la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) et affectée à la riposte contre la COVID-19 et au renforcement des systèmes sanitaires nationaux ».

Ouvrant les travaux, le Ministre congolais en charge des Finances a précisé que « le Projet de matrice révisée, soumis par la Cellule de suivi du PREF-CEMAC, intègre les mesures additionnelles prescrites par la Conférence des Chefs d’Etat et celles recommandées par le Comité Ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC). Ce Projet de matrice tient également compte des recommandations issues des différentes concertations tripartites (Etat membres, Institutions communautaires et Partenaires techniques et Financiers). Ces mesures additionnelles, qui complètent le Programme des réformes économiques et financières en cours d’exécution dans la sous-région, visent à préserver la viabilité des finances publiques et la stabilité du secteur financier ; à consolider la position extérieure de la CEMAC et, en définitive, à renforcer la résilience des économies des Etats membres. Elles concernent les trois premiers piliers de ce Programme, à savoir : Pilier 1 : politique budgétaire (11 mesures additionnelles) ; Pilier 2 : Politique monétaire et Système financier (19 mesures additionnelles) ; et Pilier 3 : Réformes structurelles (2 mesures additionnelles) ».

Selon Christan Yoka, la mise en œuvre des actions du PREF-CEMAC par les Etats membres et par les Institutions communautaires a permis, aujourd’hui, d’inverser la tendance de la dégradation des indicateurs macroéconomiques, observée en 2016 et 2020 et de renouer avec la dynamique de croissance. « Toutefois, cette croissance, qui est de retour reste faible ».  

Le retour de la croissance en chiffres et les défis à surmonter

A en croire la BEAC, le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel de la CEMAC est redevenu positif à partir de 2021. Il était estimé à 2,6 % en 2024, contre 1,9 % en 2023, situation bien meilleure que celle de la récession que cette sous sous-région avait connue en 2016 et 2020, lorsque le taux de croissance était respectivement de – 1,4 % et -1,8%. En prévision, la BEAC table sur une consolidation de l’activité économique à 2,9 % en 2025 et 3,6 % en 2026. De même, l’inflation a amorcé une tendance baissière, se situant à 4,1 % en 2024 contre 5,6 % en 2023. Les réserves de change de la CEMAC ont couvert 4,6 mois d’importations de biens et services en 2024, niveau proche du seuil de 5 mois recommandé pour les pays producteurs de pétrole.

Mais, de l’avis des experts, au-delà de l’amélioration de ces indicateurs économiques, de nouveaux défis subsistent au sein de la sous-région, et pourraient altérer la viabilité des économies à court et moyen termes. Il s’agit, notamment, de la faiblesse de la croissance économique, ainsi que des risques liés au surendettement des Etats et à l’affaiblissement de la position extérieure de la CEMAC. Ces nouveaux défis appellent, non seulement l’accélération de la mise en œuvre des réformes structurelles majeures contenues dans la matrice du PREF-CEMAC, mais aussi l’implémentation des mesures additionnelles.

Au regard de ce qui précède, le Ministre congolais en charge des Finances a appelé au redoublement des efforts. 

 Nous sommes appelés à redoubler les efforts, afin que les objectifs et le cap fixé par nos Chefs d’Etat soient effectivement atteints, dans le cadre de la mise en œuvre des actions de la matrice révisée du PREF-CEMAC. Il s’agit, en effet, de converger vers des taux de croissance économique, en termes réels plus élevés à l’horizon 2029 ; des comptes extérieurs redressés ; des économies plus diversifiées ; un système financier plus résilient, des réformes structurelles abouties, qui donnent une place importante au secteur privé ; et une intégration régionale plus renforcée, en termes d’échanges des biens, des services et de mobilité des facteurs », a exhorté Christian Yoka, Président du COPIL du PREF-CEMAC.   

Source: Ministère de l’économie et des Finances du Congo.